Ah! le fameux ‘modele suedois’ dont les Francais parlent tant!
Dans une emission sur France 2 par example: C’est raconte de facon un peu idyllique et tout mais ca colle assez avec ce que je vois d’ici. Ils parlent de la transparence, de l’egalite entre homme et femmes, de la reforme du systeme publique dans les annees 90, du systeme de sante et de l’immigration. Plein de choses surprenantes comme par example que la Suede a reduit d’un tiers son nombre de lits a l’hopital, les medecins fonctionnaires qui gagnent un tiers de plus que les medecins francais tout en travaillant 16 h de moins par semaine et en ne voyant qu’un tiers des patients!! Tres bien aussi Göran Persson (Socialiste) disant des trucs incroyables du genre: les pays endettes ne sont pas des pays libres!!! Ca fait plaisir a entendre! C’est sur que maintenant l’extreme droite a obtenu des places au parlement Suedois cette semaine. Ca fait aussi mal que de voir le FN en France faire des scores tres important depuis de tres nombreuses annees, y compris 18% au second tour de la presidentielle!! Ouch!
Voici aussi un article sur le site du Monde (Janvier 2013):
J ‘aime bien ca: ‘L’exemple suédois est pertinent, parce qu’il s’agit d’un effort conduit au départ par les sociaux-démocrates de ce pays, un effort dicté par le souci de stimuler la croissance tout en préservant une distribution équitable des revenus et en maintenant un niveau d’investissements publics conséquent, en particulier dans l’éducation et la santé.’
voici l’article entier:
La France fait penser à la Suède du début des années 1990. A cette époque, la Suède se caractérise par une dette publique élevée (proche de 85 % du PIB), un chômage élevé, une production en stagnation et une grogne de la part des artistes (on se souvient des réactions d’Ingmar Bergman et d’Astrid Lindgren contre le système fiscal) et des entrepreneurs (notamment avec l’exil d’Ingvar Kamprad, fondateur d’Ikea).
En réaction à la crise des années 1990-1991, les Suédois agissent sur deux fronts. Le premier est celui de la fiscalité : la réforme de 1991 donne naissance à un nouveau système fiscal plus simple et plus incitatif qu’auparavant.
la SUÈDE UN DES PAYS DÉVELOPPÉS LES PLUS PERFORMANTS
Le second est celui de la dépense publique : la Suède s’engage dans une réforme radicale de l’Etat pour améliorer l’efficacité de ses interventions. Ces deux piliers sont en effet reliés, car, en l’absence d’un plan crédible de réduction des dépenses publiques, il ne peut y avoir de baisse crédible de la charge fiscale dans le moyen terme, et donc de changement de comportement de la part des investisseurs.
Résultat : la Suède est devenue l’un des pays développés les plus performants, avec un taux de croissance annuel de plus de 3 % en moyenne sur les trois dernières années, et des finances publiques rééquilibrées.
Et les Suédois ont opéré cette transformation tout en demeurant l’un des pays les moins inégalitaires au monde : en 2010, l’indicateur Gini, qui mesure le degré d’équité dans la distribution des revenus après impôts, place la Suède en seconde position mondiale.
Considérons d’abord le pilier fiscal. Avant sa grande réforme de 1991, la Suède se distinguait par : 1 – des taux marginaux de l’impôt sur le revenu allant jusqu’à 87 % pour la tranche supérieure ; 2 – un impôt sur les revenus du capital également progressif dont le taux moyen était de 54 % ; 3 – un impôt sur les sociétés de 58 % ; 4 – un impôt sur la fortune (qui ne rapportait guère plus de 2,5 milliards d’euros par an) et un impôt sur les successions.
La réforme de 1991 a fait converger la fiscalité suédoise vers celle des autres pays d’Europe du Nord.
Tout d’abord avec la mise en place d’un système “dual” dans lequel les revenus du travail demeurent soumis à des taux d’imposition progressifs tandis que, pour les revenus du capital, c’est un taux forfaitaire à 30 % qui s’applique désormais.
Ensuite, avec l’abaissement significatif du taux marginal de la tranche supérieure de l’impôt sur le revenu, qui passe de 87 % à 57 %.
Troisième élément : l’impôt sur les sociétés baisse de 58 % à 30 %.
Enfin, il y a réduction drastique du nombre de niches fiscales.
Cette réforme fiscale a produit des effets étonnants sur l’économie suédoise : un taux d’épargne brut qui augmente de près de 4 points sur les vingt dernières années et un saut en matière d’innovation : entre 1990 et 2010, le nombre annuel de brevets par millier d’habitants passe en Suède de 1 a 2,5, alors qu’il n’augmente que de 0,8 à 1,25 en France pendant la même période.
LA FRAUDE FISCALE PLUS FACILE À DÉTECTER
Par ailleurs, le revenu total des impôts a augmenté par rapport à 1991. Certes, les revenus de l’impôt représentaient 53 % du PIB en 1991 et ils ne représentent plus que 47 % du PIB aujourd’hui (davantage que la France jusqu’à la dernière loi de finance), mais la croissance du PIB a été telle depuis 1991 que les 47 % d’aujourd’hui représentent davantage de richesse que les 53 % d’alors.
Comment expliquer que, malgré les réductions drastiques des taux d’imposition, le revenu de l’impôt représente encore 47 % du PIB ? Trois raisons à cela.
La première, c’est que la réforme a accru l’incitation au travail et réduit l’absentéisme et donc a augmenté la base fiscale.
La deuxième, c’est que la réforme a stoppé le processus d’exil fiscal.
La troisième, c’est qu’en simplifiant le système et en éliminant les niches on a rendu la fraude fiscale plus facile à détecter et donc à empêcher.
Pourquoi les Suédois ont-ils eu raison de ne pas taxer les revenus du capital comme ceux du travail ? Tout d’abord parce que le capital c’est de l’épargne – laquelle n’est à la base que l’accumulation des revenus du travail nets de l’impôt sur le revenu -, et taxer l’épargne incite les individus à réduire l’investissement et donc le stock de capital productif à long terme.
Ensuite, parce que nous sommes en économie ouverte et que surtaxer le capital encourage la fuite des capitaux, à commencer par le capital productif.
Est-ce à dire qu’il ne faut pas taxer le capital, encourager la rente et ne pas porter attention aux inégalités de revenus et de patrimoine ? Tout au contraire : la Suède taxe les revenus du capital et, comme on l’a vu, les indices d’inégalité de revenus après impôt en Suède sont parmi les plus bas au monde.
En même temps, la fiscalité suédoise est efficace, c’est-à-dire avec un bon rendement de l’impôt, et incitative, autrement dit elle ne pénalise pas l’innovation.
La crédibilité de la nouvelle fiscalité suédoise a reposé sur l’autre pilier de la réforme, à savoir la réduction des déficits publics.
L’EXEMPLE SUÉDOIS EST PERTINENT
Les effectifs dans le secteur public sont ainsi passés de 1,7 million employés dans les années 1990 à environ 1,3 million aujourd’hui, tandis que l’emploi dans le secteur privé est passé de 2,8 millions à 3,25 millions.
Dans le même temps, les dépenses d’assurance-maladie n’ont augmenté que d’un point de PIB entre 1990 et 2011, alors qu’en France elles ont augmenté de près de quatre points.
La Suède a réussi à maîtriser la hausse du coût de la santé notamment en décentralisant le système de soins. Enfin, la mise en place d’un mécanisme par points en 1994 a permis à la Suède de garantir l’équilibre de son système de retraites depuis lors.
L’exemple suédois est pertinent, parce qu’il s’agit d’un effort conduit au départ par les sociaux-démocrates de ce pays, un effort dicté par le souci de stimuler la croissance tout en préservant une distribution équitable des revenus et en maintenant un niveau d’investissements publics conséquent, en particulier dans l’éducation et la santé.
Le gouvernement français ne peut ignorer l’expérience suédoise alors qu’il s’est officiellement engagé à mettre en place une “ social-démocratie de l’offre” réconciliant maîtrise des déficits, justice sociale, et croissance.
- Philippe Aghion (professeur d’économie à l’université Harvard)
- Bénédicte Berner (professeure invitée à l’université Harvard)
Bénédicte Berner est aussi vice-présidente du Comité suédois des droits de l’homme
Happy birthday Sylvie!!
I owe you one lunch 🙂 If you are hungry and have forgotten to bring your lunch box one day – please call me! 🙂
Would be great to see you again 🙂